La technologie basée sur le réseau téléphonique commuté (RTC) adoptée dans les années 80 est devenue obsolète et représente ainsi une belle occasion de moderniser sa téléphonie d’entreprise.
Dans ce cadre, nous venons de publier un livre blanc qui met en lumière le calendrier et les enjeux de l’arrêt progressif du réseau analogique historique ainsi que les étapes à suivre pour migrer sans heurt vers des solutions alternatives.
Nous avons eu la chance d’interroger pour l’occasion François-Xavier GODRON, expert de la réglementation sur l’interconnexion chez Orange et interlocuteur privilégié de la Fédération Française des Télécoms. Nous vous partageons son interview ci-dessous.
Quels sont les enjeux de l’arrêt du RTC ?
“L’arrêt du RTC a été décidé en 2015 pour des raisons techniques principalement. On s’est aperçu que la technologie allait arriver à un état d’obsolescence à horizon 2020-2030. Cela implique notamment de courir le risque d’être à cours de matériel en cas de panne. Pour opérer cette transition, deux calendriers parallèles ont été établis avec l’ARCEP (l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes).”
“Le premier concerne l’arrêt du flux de nouveaux clients sur ces lignes. Le deuxième concerne l’arrêt technique du RTC. L’arrêt d’ouverture des nouvelles lignes analogiques est opérationnel depuis le 15 novembre 2018. Il n’est plus possible de commander de nouvelles lignes analogiques en France et cela concerne tous les opérateurs.”
“Pour l’arrêt technique, il est effectué par plaques géographiques même si l’on prévoit de maintenir le RTC aussi longtemps que possible afin que la transition s’effectue avec fluidité. Le 26 octobre 2018, les 7 premières plaques ont été annoncées. Elles concernent les départements suivants : Morbihan, Vendée, Charente-Maritime, Haute-Garonne, Haute-Loire, Seine-et-Marne, Nord. La liste complète des communes concernées peut être consultée sur le site de la Fédération Française des Télécoms.”
“Les clients de ces plaques disposent d’un délai de 5 ans pour migrer leur abonnement ou parc RTC vers une solution en tout-IP. Ce premier lot représente environ 3% du parc total RTC. Si l’on s’attarde sur le cas des entreprises, on se rend compte qu’aujourd’hui encore, elles utilisent bien plus le RTC que le grand public. En cause : tous les usages spéciaux, en dehors de la téléphonie (alarmes, fax, ascenseurs, monétique etc.). Un des enjeux majeurs de la fin du RTC est d’opérer la transition de ces usages vers des solutions IP.”
“En 2016, un groupe de travail s’est réuni au sein de la FFT avec de nombreuses fédérations métiers (Fédération des Ascenseurs, des Banques entre autres). Lors des séances de travail, chaque usage spécial a été analysé et une solution IP a été trouvée pour tous les cas. Et point très important, ces transitions permettent de garder les installations existantes, sans changement de l’équipement du client.”
“Pour migrer au mieux, nous recommandons aux entreprises de recenser toutes les lignes RTC existantes et préparer un plan de migration en suivant les plaques où le réseau va être coupé. C’est un travail qui doit être fait sérieusement, mais sereinement car les délais imposés par l’ARCEP sont suffisants pour se préparer.”
“De plus, contrairement à ce que l’on a pu entendre, la fin du RTC ne signifie en aucun cas la fin du support cuivre puisque les lignes de voix sur IP se branchent sur le cuivre. L’arrêt du RTC concerne les équipements de commutation qui sont côté réseau et non côté support comme le cuivre. Ce n’est pas non plus la fin des lignes fixes. Le passage à l’IP est finalement une belle opportunité pour les entreprises de profiter de nouvelles fonctionnalités (comme la voix en haute définition) ou nouveaux services (comme le CTI).”
Retrouvez cette interview et toutes les informations à retenir sur la fin du RTC dans notre livre blanc : “Etes-vous prêt pour la VoIP ?”.
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